Phényléphrine et débit cardiaque : influence de la précharge dépendance - 07/09/15

Résumé |
Introduction |
La phényléphrine (PE), agoniste direct des récepteurs a1-adrénergique, est utilisée quotidiennement au bloc opératoire pour contrôler la pression artérielle. La PE augmente la pression artérielle, les résistances vasculaires systémiques et la post-charge ventriculaire gauche [1 ]. Toutefois, l’augmentation de post-charge ventriculaire gauche peut diminuer le volume d’éjection systolique (VES) et ainsi le débit cardiaque (DC). Cependant, la stimulation des récepteurs adrénergiques a1 diminue également la capacité veineuse, qui de ce fait augmenterait le retour veineux et le VES [2 ]. Nous avons émis l’hypothèse que l’effet de la PE sur le DC serait différent selon la précharge dépendance : la PE augmenterait le DC en cas de précharge dépendance, par action sur le retour veineux, alors qu’il diminuerait en cas de précharge indépendance par un effet principalement sur la post-charge [3 ].
Par conséquent, nous avons mené une étude afin d’examiner si l’effet de la PE sur le DC diffère selon la précharge dépendance du système cardiovasculaire chez les patients pendant l’anesthésie générale.
Patients et méthodes |
Après accord du CPP, nous avons inclus 50 patients admis pour une intervention chirurgicale urgente, pour lesquels un monitorage par doppler œsophagien et pression artérielle invasive a été mis en place et bénéficiant lors d’une hypotension artérielle d’une injection de PE, thérapeutique décidée par le praticien en charge du patient ne participant pas à l’étude. Les patients mineurs, avec des critères de non validité de la variation de pression pulsée (VPP), ou ayant reçu préalablement une injection de vasopresseur (éphédrine, PE ou noradrénaline) n’ont pas été inclus. L’index cardiaque (IC), le VES, le temps d’éjection corrigé (Tec), la pression artérielle moyenne (PAM), le VPP, et les résistances vasculaires systémiques indexées (RVSI) ont été collectés juste avant et après l’injection de PE pour évaluer leurs variations en fonction de leur précharge dépendance.
Résultats |
Vingt-sept patients ont été inclus dans le groupe précharge dépendance et 23 dans le groupe précharge indépendance selon le VPP avant l’administration de la PE. Dans l’ensemble de la cohorte, PE a augmenté la PAM (58mmHg [+8] vs 79 [±13] ; p<0,0001) et les RVSI calculés (2010dyn.s.cm−5.m2 [1338 ; 2481] vs 2989dyn.s.cm−5.m2 [2155 ; 3870], p<0,0001). Cependant, l’IC et le VES ont diminué dans le groupe VPP>13 % (p<0,0001), mais pas dans le VPP≥13 % une (respectivement p=0,168 et p=0,191). Le Tec a augmenté (294ms [±47] vs 306ms [±56] ; p=0,031) et le VPP a diminué (17 % [15 ; 19] vs 12 % [14 ; 16] ; p<0,0003) que dans le groupe VPP≥13 %.
Discussion |
Les effets de la PE sur l’IC et le VES sont régis par la précharge dépendance du système cardiovasculaire. L’IC et le VES diminuent dans le cas de la précharge indépendance surtout par augmentation de post-charge, alors que l’IC et le VES restent stables dans le cas de la précharge dépendance par augmentation du retour veineux.
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Vol 1 - N° S1
P. A225-A226 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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